Ludovic Schober Architectes

Au coeur des Alpes valaisannes se niche la cabane du Demècre. Tel un joyau précieux, ce gîte se love dans un écrin minéral, à 2’361 m, au col du Demècre. Surplombant le coude du Rhône, face aux parois vertigineuses des dentelles de Morcles, son panorama s’ouvre sur le Grand Chavalard, plonge vers le lac supérieur de Fully et embrase les montagnes du plateau du Trient, pour aller se perdre jusqu’aux rives du lac Léman.

La construction de la cabane débute en pleine première guerre mondiale. A l’époque, ce baraquement accueillait 120 militaires était considéré par l’armée comme un lieu stratégique. Les hommes dormaient sur du varech, une algue amenée à dos de mules jusqu’au col du Demècre. L’armée cède en 1915 la bâtisse délabrée à la bourgeoisie de Fully pour le prix d’un franc symbolique. La bourgeoisie de Fully confie l’exploitation de la cabane au club des « Trotteurs ». D’une baraque militaire, elle s’est métamorphosée en 1989 en gîte et héberge depuis des randonneurs.

Utilisée depuis une trentaine d’année comme un refuge par le club «Les Trotteurs de Fully», il convenait de repenser son fonctionnement et son organisation tout en optimisant ses énergies et infrastructures. Soucieux de sauvegarder le patrimoine et de préserver son caractère authentique, le projet opte pour une rénovation qui conserve l’aspect général du bâtiment.

La configuration des pièces à l’intérieur est repensée en utilisant le volume actuel. Un agrandissement important et l’apport de lumière supplémentaire confèrent au réfectoire un caractère d’avantage accueillant. Il devient ainsi un endroit plus spacieux et lumineux. Cet espace de vie permet désormais d’accueillir un nombre d’hôtes proportionnel à la capacité des lits.

Au coeur du réfectoire, autour du poêle à bois, un nouvel espace salon apporte chaleur et confort aux randonneurs. La cuisine fonctionnelle et ouverte invite les randonneurs à participer à la vie de la cabane : préparation des repas, vaisselle. Les aménagements sont en conséquence pensés afin de favoriser les contacts et le développement d’une vie collective et éphémère. Dans la partie nuit, la création d’un vestiaire, proche des dortoirs, améliore nettement le confort des hôtes tout en leur donnant l’opportunité de mieux s’approprier cet espace à la fois intime et communautaire.

La charpente initiale est libérée de tout doublage et ainsi remise en évidence à l’intérieur. Elle confère au bâtiment tout son cachet en laissant apparaître les différentes traces de son histoire. La rénovation de la façade vient parachever cette cure de jeunesse grâce à l’emploi de matériaux durables tels que le bois de mélèze pré-grisé.

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